MGVELO: Patrick Bulidon à la Une, avec son ami Jean-Philippe Duracka

 

Pour terminer la rubrique "Une semaine avec Jean-Philippe Duracka" (*), MGVELO avait demandé à son invité de parler de Patrick Bulidon avec lequel il a partagé de nombreuses années de vélo. Aujourd'hui, le moment est venu de lire la réponse. En deux articles car Patrick Bulidon est un peu bavard mais on adore. Explications:

"Suite à cet article, je peux déjà répondre que sans lui ma carrière de dirigeant n'aurait pas durer aussi longtemps. En effet, entre les années 85 et 91, j'étais très heureux qu'il vienne participer aux nombreux critériums ainsi qu'à quelques épreuves en ligne que j'avais plaisir à organiser avec des coureurs tels que lui qui savaient animer ce style de courses devant un public très conséquent friand de ce spectacle gratuit où les primes apportaient en plus de beaux sprints. On était à l'époque où les donateurs venaient au podium apporter leur contribution en voulant donner plus que leur concurrent local. La prime des spectateurs n'était pas négligeable pour les participants.

Les critériums étaient nombreux. Mis à part les 3 Jours de Vendée auxquels Jean-Philippe participait avec son club de la Romya chaque début de saison, je n'avais pas l'impression qu'il était intéressé par une participation aux épreuves en ligne ni d'ailleurs aux épreuves par étapes. Sauf qu'en 1991, avec l'Union Cycliste de Sayat, je n'avais pas de coureurs auvergnats susceptibles de gagner de belles épreuves. D'où l'idée d'accueillir des coursiers polonais que j'avais eu l'occasion de saluer lors de la dernière épreuve à Saint-Léon dans le département de l'Allier.

Lors d'une épreuve qui a suivi l'arrivée des polonais, Jean-Philippe m'a dit qu'il était déçu de ne pas lui avoir proposé de venir à l'UC Sayat. Et ma réponse a été simple: je ne pensais pas que les grandes épreuves nationales t'intéressaient. Et l'année suivante, il intégrait le club.

Avec Yacek Bodyk, ils ont accumulé les victoires dans tous les comités français. En 1996, il est le meilleur coureur amateur français avec 22 victoires dont toutes les épreuves par étapes des trois premiers mois de la saison. Lors d'une course par étapes en région parisienne, il perd sa première épreuve, battu au sprint mais il fait deuxième. Sélectionné en équipe de France pour disputer le Tour du japon, il devait prendre l'avion le lendemain. Mais tellement déçu, assis sur le trottoir après l'arrivée, il me dit "je ne veux pas aller au Japon !" Je lui explique que le jeune coureur qui l'a devancé ne pouvait qu'être un futur bon coureur. Effectivement, Florent Brard remportait notamment le titre de champion de France chez les professionnels quelques années plus tard ! Et finalement, Jean-Philippe part au Japon et gagne l'épreuve !! La même année, il termine 4e de la classique professionnelle Paris - Camembert qu'il aurait pu gagner. 

En fin de saison, Philippe Bouvet, journaliste à L'Equipe, est venu à notre assemblée générale lui remettre la Une du Journal L'Equipe, saluant ainsi une saison exceptionnelle. Malheureusement, il n'a pas eu de proposition pour passer professionnel alors qu'il en avait les moyens physiques. Par contre, les équipes amateurs parisiennes qui, à l'époque, avaient d'énormes moyens financiers lui ont fait de belles offres, mais il est resté fidèle à Sayat car il aimait rester dans sa région. 

A suivre demain !